Esprit de l'OM, es tu là ?
Je ne suis pas un spécialiste du foot mais j'aime bien ce sport. Comme beaucoup de personnes de ma génération, j'ai écouté la radio avant de regarder la télé. C'était l'époque des verts et de leurs aventures européennes, un temps béni où les Rocheteau, Curkovic et Piazza avaient un talent fou, celui surtout de nous faire rêver.
Puis Marseille a pris la succession, endossé le costume du plaisir de jouer et de vaincre. Boli, Francescoli, Waddle, Papin ... des types incroyables ! Avec eux, le ballon apprenait à jouer, faisait des choses qu'aucun ballon n'aurait pu faire sans leur magic touch. Des coups de pieds phénoménaux, des têtes de malades, de la puissance, de la hargne, de la fierté ... et, avec tout ça, une dimension humaine qui les rendaient encore plus près de nous comme des gosses qui auraient réussi à toucher leur étoile ! Le dernier de cette lignée a quitté Marseille il y a peu et ses feux d'artificiers sont devenus un gros pétard mouillé. Didier Drogba a préféré Mourinho et Chelsea ... Tant pis !
Aujourd'hui, l'esprit de l'OM s'est évaporé. Rien à dire sur les qualités de Pagis ou de Bonnissel, ce sont de bons joueurs qui rendront de bons et loyaux services à ce club. Mais dommage que Di Vaio et Vieri n'aient pas poussé plus loin que le rocher monégasque. Eux ou d'autres. Le Vélodrome est un décor qui mérite des gladiateurs, des mercenaires, des "fondus", des héros. Pas des joueurs chers, pas des stars. Mais des garçons qui nous épatent, un peu grande gueule, un peu fada, invincibles et magiciens. Et ce serait tellement bien que cette équipe résiste encore longtemps pour ne pas tomber pas sous le coup des lois d'un marché où le jeu se fait sur d'autres tapis verts. Faites nous plaisir, lachez deux secondes vos plans comptables, mettez un peu de folie dans tout ça ... On est tous derrière et s'il le faut on fera une collecte pour que le prochain transfert ait un peu de "gueule" ! Sinon on va être obligé de trouver des qualités à Lyon et ça, franchement, je veux même pas y croire !
Paris, le 12 janvier 2006